Dans le livre papier j'ai déjà abordé cette formule époustouflante. Mais je dois avouer que plus je la regarde, plus elle m'intrigue ; plus elle m'intrigue et plus je la trouve belle ; plus je la trouve belle, plus elle me nargue, tel le hibou, avec ses yeux fous, indéchiffrables.

Zut, Albert, que ne redescends-tu pas de l'empyrée pour me la raconter encore et encore ? Es-tu sûr que tu nous as tout dit, que tout ce qu'elle implique a été expliqué ? Ou est-ce l'oignon ultime, qui s'effeuille indéfiniment, infiniment dans un strip-tease asymptotique ?

Crénom d'un pape nu ! (un vieux pape, hein, pas l'actuel, qui est si bon !)

Triple zut, penta-galipette, saperlipo-pet !

N'est-ce pas, lecteur, la formule la plus belle de tous les temps ? Elle qui est si concentrée, si dense, si cristalline. A peine plus longue qu'un oui ou qu'un non : et je ne peux m'empêcher de voir dans elle un puits sans fond, dont je ne saurais dire si sur son non-fond on trouvera la lune infinie ou la locution ultime qui dit l'intime de la matière. N'est-ce pas la plus puissante de toutes les formules ?

Aïe.

Elle est tellement belle qu'elle fait mal. Ah la salope ! L'irrésistible, l'indéchiffrable. Crénom d'un sphinx à poil ! Je la dessine, je l'écris, je la contemple. La voici à nouveau :

Hein ? J'en ai la larme à l'œil. Comment continuer d'écrire... ?

Hé, à mon grand âge, voilà que je tombe amoureux d'une formule ! Je suis en amour, je ne suis plus qu'amour, qu'énergie palpitante. La drôle d'histoire sentimentale !

Franchement, lecteur, à côté d'elle que peut bien valoir une équation de Relativité Générale ou l'équation de Schrodinger ? Pouah, ça n'en finit jamais d'ouvrir des parenthèses, d'enfermer des glyphes d'alphabet araméen, phénicien, de les tirer et de les pousser par des flèches, de les fléchir sous des indices, de planter des racines... Pouah ! Ecartez-vous donc, crénom d'Einstein ! Laissez-passer la reine, faites honneur à l'équation ultime !

Et que dire de plus qui ne soit un chant et l'étonnement fatal ?

Que la formule, par exemple, met la vitesse de la lumière au carré ? Et d'où vient qu'elle ait cette liberté, la princesse, la beauté, de dépasser l'indépassable absolu le multipliant par lui-même ? Eh quoi ! Quel est ce rapport, cet équilibre qui informe l'univers, où tout n'est que dissymétrie ? Que fait-il le E d'énergie tout seul d'un côté, alors que juste au-delà éclate l'impensable ? Oh, petit m de masse, ce tout petit rien si follement puissant ! Energie d'un soleil dans la paume d'une main, explosion dévastatrice et tacite, muette, inactualisée.

N'est-ce pas la racine de l'étant ? Ne sommes-nous pas à sa source, au cœur de son énigme, dans son for ultime, trouvant pour réponse essentielle seulement un rapport ? E et m, l'un qui dit l'autre, par la folie ahurissante du c2.

L'étant nait-il d'un quid qui se dérobe ? Où diable est passé le centre de cette relation ? Tout centre a-t-il fui l'existence ? Tout n'est donc que rapport ? Quatre-vingt-dix millions de kilomètres-seconde, c2 affolant, mais d'où vient donc ce 2, ce carré si rond ? Quelle est cette perfection, ce deux péremptoire qui n'a aucune virgule, aucune décimale, infiniment précis, d'ici l'infini ?

Hé ! Quel est ce miracle ?


Effet Casimir

Etablit que si vous rapprochez suffisamment deux plaques parallèles conductrices et non chargées dans des conditions de vide parfait, il se produira :

- soit une attraction des plaques due à l'énergie du vide quantique,

- soit un dinosaure orange aux yeux globuleux.

Les scientifiques n'ont toujours aucune réponse valable quant au phénomène du dinosaure. Ils arrivent cependant à expliquer pourquoi les plaques produisent une attraction réciproque : comme le vide quantique n'est pas vide, mais peuplé de champs en état de plus basse énergie, les longueurs d'onde des fluctuations de particules, à l'extérieur des plaques, sont alors plus importantes que dans l'interstice. Cela produit en somme une pression du vide extérieur qui pousse les plaques à se rapprocher. Magique hein?

Voici un lien vers une petite vidéo qui évoque l'effet Casimir. Celui des plaques hein? 

Einstein


Voici un lien pour en savoir plus sur le papa de la physique contemporaine. Dialogue entre Etienne Klein et Christian Bracco.

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